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Étude préliminaire : comparaison de deux protocoles (propofol et rémifentanil versus sévorane et sufentanil) sur la mémoire de travail - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.477 
Julie Bompard 1, , Carine Malle 2, Guillaume Pelee De Saint Maurice 3, Laurent Grasser 3, Stéphane De Rudnicky 3, Cyprien Bourrilhon 4
1 Anesthésie-réanimation, École du Val-de-Grâce, Paris 
2 Inserm, Caen 
3 Anesthésie-réanimation, HIA Val-de-Grâce, Paris 
4 ENOP, Institut de recherche biomédicale des armées, Brétigny-sur-Orge, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’anesthésie générale perturbe les fonctions psychomotrices et cognitives du patient de façon transitoire et systématique. Les troubles cognitifs comprennent le plus souvent une désorientation, un déficit d’apprentissage (syndrome confusionnel), et une altération de la mémoire. Il a été observé récemment un effet du propofol sur la diminution de la performance de la mémoire de travail jusqu’à trois jours après l’anesthésie. L’objectif de notre travail était d’étudier l’impact de deux types d’anesthésie générale (propofol et remifentanil versus sevorane et sufentanil) sur la qualité de récupération de la mémoire de travail.

Matériel et méthodes

Cette étude de faisabilité a été menée au sein de l’HIA Val-de-Grâce sur une cohorte de 24patients d’urologie de sexe masculin âgés en moyenne de 55±14ans volontaires et ASA 1 et 2. Cette étude respectait la déclaration d’Helsinki sur le respect des personnes humaines se prêtant à une recherche biomédicale. Chaque patient avait reçu une information au préalable sur la nature de l’étude et avait signé un consentement éclairé. La mémoire de travail a été évaluée à l’aide d’un test auditif (Paced Auditory Serial Addition Test [PASAT]). Il a été réalisé la veille de l’intervention (PRE) et après le réveil du patient (POST). Les données ont été exploitées à l’aide des logiciels SPHINX®, EXCEL® et SIGMAPLOT®.

Résultats

Les sujets ont été testés 5h 15min±60min post-anesthésie. Nos deux populations étaient comparables pour l’âge, le score ASA et l’IMC. Les durées d’anesthésies étaient comparables pour les deux populations et les variables physiologiques de suivi per-anesthésique étaient similaires (PAM et FC). Nous avons observé une baisse de performance de mémoire de travail significativement plus importante chez les patients opérés sous propofol et remifentanil (−15,3±9,3 %) versus sevorane et sufentanil (−4,2±13 %) (p=0,025) (Tableau 1 et Fig. 1).

Discussion

Les résultats de notre étude montrent que le type d’anesthésie peut avoir un effet délétère sur la mémoire de travail. L’originalité de ce travail est d’observer que seule la mémoire de travail est significativement différente alors que les paramètres de suivi systémiques (PAM et FC), eux, sont comparables. Ces résultats préliminaires nous invitent à poursuivre nos travaux pour mieux comprendre l’influence du type d’anesthésie sur le fonctionnement cérébral et plus particulièrement sur le cortex frontal (mémoire de travail). L’évaluation de la mémoire de travail pourrait être un index pertinent de la récupération d’une partie des fonctions cognitives. Enfin, le suivi de la fonction cérébrale per-anesthésique représente probablement une voie d’avenir pour ajuster le plus finement possible les doses d’anesthésiques nécessaires.

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Vol 1 - N° S1

P. A319 - septembre 2015 Retour au numéro
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